La Revue socialiste, t. 19, n? 114, juin 1894, p. 641

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Edition de la pr?face ? la seconde ?dition du livre de Malon, parue en 1895
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Préface à « La morale sociale » de Malon
par Jean Jaurès
Nous remercions la
Revue du Mauss permanente (
voir le site) de nous avoir autorisé à reprendre cet article.
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Ce texte constitue la préface à la seconde Edition de La morale sociale (1895) de Benoit Malon, récemment republiée par les Editions du bord de l’eau. Cet ouvrage est tout entier consacré à démontrer que le socialisme doit donc reposer non sur l’égoïsme, mais sur le sentiment social qui lie l’homme à l’homme, bref sur la sympathie pour tout ce qui vit. Résolument évolutionniste, cet ouvrage, passant en revue le développement de la morale sous ses formes religieuses, philosophiques, matérialistes et panthéistes, montre comment à chaque période historique réciprocité, altruisme et sociabilité progressent, combien le « frisson vivifiant de la sympathie universelle » se diffuse. La réponse de Jaures à ce que Malon nommait lui-même son « catéchisme altruiste » est exemplaire de la synthèse jauressienne. Pour lui, le socialisme n’ a pas à faire l’apologie du sacrifice et du dévouement pas plus qu’à s’enfermer dans « la puérilité étroite du système utilitaire ». Et c’est par le dépassement de l’opposition tant entre matérialisme et idéalisme qu’entre égoïsme et altruisme, qu’il suggère, avec et contre Malon, de dénouer les antinomies de la morale socialiste. (Philippe Chanial)