5-6 février 2009
Parmi tous les champs traversés par les travaux de Madeleine Rebérioux, l’histoire du socialisme français et international fut sans doute privilégiée. Non seulement parce qu’elle fut la grande historienne de Jean Jaurès que chacun se plaît à reconnaître, contribuant notamment à dépoussiérer une figure encombrée d’usages militants, mais aussi parce qu’elle proposa du socialisme démocratique à la française une lecture désenclavée et pluraliste. Elle ne fit pas de celui-ci un monde à part, réservé à quelques connaisseurs. Elle l’intégra dans l’univers culturel, politique et social propre à la IIIe République dont elle fut une experte, notamment pour sa part flamboyante de l’avant 14 et interpella ainsi toutes les historiographies de la période.
L’objet de ce colloque vise à restituer cette partie principale de l’œuvre de Madeleine Rebérioux dans un contexte historiographique et politique large, couvrant les années 1960-2000. Il s’agira non seulement de se consacrer à une discussion critique des approches de Madeleine Rebérioux, d’en viser les renouvellements auxquels elles donnèrent naissance, les héritages dont elles tirèrent profit comme des limites auxquelles elles se heurtèrent mais aussi de mettre en relation les travaux de Madeleine Rebérioux avec son itinéraire intellectuel et politique comme avec l’histoire politique et culturelle de son temps.
Il s’agira aussi beaucoup d’apprécier les prolongements auxquels les travaux de Madeleine Rebérioux ont pu ou non donner lieu, en mettant ensemble trois générations d’historiens (la sienne, celle de ses élèves et celle des élèves de ses élèves). On aura ainsi à cœur d’établir une manière de bilan historiographique de l’histoire du socialisme démocratique dans les quarante dernières années avec une perspective internationale et comparée.
Le colloque se tiendra sur deux journées organisées autour de cinq tables rondes. La discussion s’organisera à partir d’un texte original traitant de la thématique de la table ronde au regard de l’œuvre de Madeleine Rebérioux et des développements historiographiques auxquels le thème retenu a donné lieu. L’auteur de ce texte ouvrira la discussion par une présentation brève de son texte qui aura été communiqué à l’avance à tous les intervenants de la table ronde.
Gilles Candar, Jean-François Chanet, Alain Chatriot, Patrizia Dogliani, Vincent Duclert, Marion Fontaine, Christophe Prochasson
Introduction : Sudhir Hazareesingh: Qu’est-ce que le « socialisme français » ?
Première table ronde présidée par Christophe Charle : Socialisme et internationalisme
Rapport : Patrizia Dogliani
Deuxième table ronde présidée par Michelle Perrot : Socialisme, femmes, féminisme
Françoise Blum
Yolande Cohen
Laura Downs
Delphine Gardey
Siân Reynolds
Michèle Riot-Sarcey
Rapport : Françoise Thébaud
Troisième table ronde présidée par Patrick Fridenson: Socialisme et travail
Rapport : Alain Chatriot
Quatrième table ronde présidée par Pascal Ory : Socialisme et culture
Ulrike Brummert
Marion Fontaine
Anne Rasmussen
Daniel Lindenberg
Shlomo Sand
Rapport : Christophe Prochasson
Cinquième table ronde présidée par Jacques Julliard : Socialisme et démocratie
Alain Bergounioux
Gilles Candar
Noëlline Castagnez
Frédéric Cépède
Raymond Huard
Frédéric Sawicki
Rapport : Romain Ducoulombier
Sixième table ronde présidée par Antoine Prost : Socialisme, religion et laïcité
Rapport : Jean-François Chanet