Jean Jaurès, Œuvres, t. 16, Critique littéraire et critique d'art, textes rassemblés et annotés par Michel Launay, Camille Grousselas et François Laurent-Prigent ; avec la collaboration de Madeleine Rebérioux et Géraldi Leroy ; présentation par Madeleine Rebérioux, Michel Launay et Camille Grousselas, Paris, Fayard, coll. « Essais », 2000, 546 p.
ISBN : 9782213605500 | 23 €
L'amour de la littérature et celui des arts sont consubstantiels, on le savait depuis longtemps, à la culture, à la vie intime de Jaurès. Mais l'ampleur, la continuité, voire le professionnalisme de son oeuvre en ce domaine apparaîtront à beaucoup comme une révélation. Dans l'ordre intellectuel, Jaurès ne fut pas seulement philosophe et historien. Il fut aussi critique littéraire et critique d'art.
Ce volume des
Oeuvres le met en lumière en rompant avec l'ordre chronologique selon lequel est organisée cette édition. Les textes de Jaurès sont regroupés en quatre massifs.
Au départ, des extraits du
Cours de philosophie professé à Albi, en 1882-1883 : ils sont consacrés à l'esthétique. Puis un ensemble d'articles et d'études écrits entre 1887 et 1898 : ils sont centrés sur le rapport au politique. Vient alors l'événement : un corpus de 87 articles donnés à
La Dépêche entre 1893 et 1898, sous la signature "Le Liseur". Cette "quinzaine littéraire", longtemps oubliée, lui permet de présenter, aux côtés d'écrivains méridionaux comme Armand Silvestre ou Eugène Le Roy, l'avant-garde parisienne de son temps, de Verlaine et Mallarmé à Léon Bloy et Huysmans : c'est la "jeunesse littéraire". Enfin on a réuni des conférences culturelles, prononcées de l'affaire Dreyfus à 1914 : l'art et le socialisme, Zola, Anatole France ; c'est le temps du "lutteur contemplatif", le temps aussi où Jaurès s'adresse aux instituteurs à travers la
Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur.
Michel Launay est professeur émérite de littérature à l'université de Nice. Camille Grousselas est docteur ès lettres. Françoise Laurent-Prigent est agrégée de lettres.