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Actualités jaurésiennes

Jaurès en campagne, une histoire qui ne finit pas

Ajouté le 11/06/2017 - Auteur : bkermoal

" Jaurès en campagne, une histoire qui ne finit pas" Gilles Candar



Jaurès demeure bien présent dans les campagnes politiques contemporaines, sans provoquer de débat aussi passionné qu'en 2007 avec le discours de Toulouse de Nicolas Sarkozy maintes fois commenté1. Faute d'enquête suffisante, ce billet n'a pas vocation à se présenter comme un article abouti, mais il souhaite apporter de premiers éléments, en relevant quelques utilisations, et en suscitant ainsi auprès de nos lecteurs informations, compléments et remarques nécessaires avant que nous puissions aller plus loin.

  Jaurès continue à être cité, invoqué ou évoqué, par nombre de candidats et de politiques. Seuls sans doute le général de Gaulle et François Mitterrand peuvent lui être comparés à ce titre. En tout état de cause, Jaurès reste un marqueur indispensable d'une candidature populaire. Marine Le Pen a ainsi cité Jaurès, reprenant une phrase fétiche du Front national, selon laquelle « la patrie serait le seul bien qui reste à celui qui a tout perdu ». Cette phrase de Blanqui qu'il est arrivé à Jaurès de commenter fausse pourtant l'indéniable patriotisme jaurésien, qui ne s'arrête pas à un patriotisme de façade, figé dans ses certitudes et un ritualisme ancien, mais se tourne vers un avenir de coopération et d'harmonie entre les patries : l'internationalisme. Comme Jaurès le répète assez souvent, celui-ci est le contraire du cosmopolitisme car il dépasse sans supprimer les attaches nationales. Jaurès peut donc s'écrier à bon droit : « Si noir que puisse devenir le monde, il ne verra jamais cette chose impossible et monstrueuse, la mort de la France2 ». Dans son discours de Nice, Marine Le Pen a également repris des extraits du discours à la Chambre du 17 février 1894 lorsque Jaurès dénonce les responsabilités du capitalisme dans l'organisation des grandes migrations internationales afin de faire baisser le coût de la main d'œuvre salariale. Là aussi, nous aurons à revenir sur la politique socialiste face aux migrations, qui fut déjà l'objet d'une note publiée par la Fondation Jean-Jaurès3. Il n'est pas sûr toutefois que les appels à la solidarité internationale et l'idée maîtresse de la réplique jaurésienne à ces dispositifs : assurer l'égalité des droits économiques et sociaux aux travailleurs de toutes origines afin de décourager la part de volonté ou de velléités patronales en ce domaine soient écoutés de sitôt par le Front national.

  Quelques allusions à la mort de Jaurès ont marqué la difficile campagne de François Fillon, convaincu d'être la victime d'une campagne de presse et d'opinion comparable à celle qui avait conduit Villain à perpétrer son attentat. Ce fut plutôt de l'ordre de l'implicite ou des commentaires de ses partisans autour de ses interventions. Il n'est pas établi que le rapport soit paru évident à des électeurs qui ne sont pas nécessairement familiarisés avec l'histoire de cette époque.

  À gauche, Jaurès fut-il souvent cité par les divers candidats ? La stratégie de Jean-Luc Mélenchon de « fédérer le peuple » plutôt que d'unir les gauches aurait pu après tout se rappeler quelques origines jaurésiennes. Il est arrivé au député de Carmaux d'encourager le mouvement en faveur de l'unification des socialistes, en passant par la base afin de déborder les organisations, partis ou « sectes ». Sauf erreur, ce mouvement a au moins donné le nom de fédérations reprises par toutes les forces politiques pour leur organisation départementale. Il n'a pas vraiment réussi finalement. Quelques fédérations unitaires et autonomes se sont organisées, mais les congrès généraux qui auraient dû tout emporter : Japy (décembre 1899), Wagram (septembre 1900), Lyon (mai 1901), furent scandés par les déchirements et les scissions successives, guesdistes puis vaillantistes. Et encore les allemanistes se retirèrent à leur tour du rassemblement jaurésien après la constitution du Parti Socialiste Français. Il fallut bien en passer par les partis et sous l'égide de l'Internationale, les organisations nationales conclurent un pacte avec déclaration de principes, statuts et partage des responsabilités actés au congrès du Globe en avril 1905. Avouons que le biais aurait été un peu compliqué, et un peu forcé puisque le but de la France insoumise était plus large que d'aboutir à la formation d'un nouveau parti socialiste... Jaurès était donc plus discret dans les discours du candidat qu'en 2012, sans disparaître totalement. Au Mans en janvier 2017, Jean-Luc Mélenchon avait repris la distinction émise par Jaurès entre assistance et assurance, développée notamment à propos de la loi sur les retraites. À Toulouse, le 16 avril, il l'aurait ainsi cité deux fois selon Éric Coquerel, un de ses principaux lieutenants (Libération du 17 avril 2017).

  Benoît Hamon a lui aussi cité Jaurès dans ses discours, notamment dans son déplacement ultime à Carmaux le 21 avril, utilisant plus volontiers le discours à la jeunesse. Il lui est arrivé ainsi après le premier tour d'évoquer « les aurores incertaines » du socialisme afin de remettre en perspectives, sinon de se consoler des résultats décevants de sa campagne. Au cœur de la gauche qui pouvait paraître la plus attachée au maintien d'une tradition et d'un discours jaurésiens émerge aussi le pressentiment de la nécessité d'un renouvellement, d'une actualisation de la parole. C'est ce que dit ou écrit assez régulièrement l'historien Roger Martelli, pourtant de tradition communiste et directeur de la revue Regards comme de l'Association des amies et amis de la Commune de Paris. Même L'Humanité, « le journal fondé par Jean Jaurès » comme proclame sa manchette et toujours dirigé par le très jaurésien député européen Patrick Le Hyaric, a cessé au printemps 2017 de donner la citation quotidienne de Jaurès instaurée dans sa dernière nouvelle formule, en avril 2014.

  Le mouvement En marche d'Emmanuel Macron avait reproduit sur son site le grand article « Socialisme et Liberté » publié par la Revue de Paris (décembre 1898). Il s'agit d'un classique déjà reproduit en brochure par le parti socialiste dans les années 1970, largement utilisé naguère par Max Gallo pour une réconciliation un peu volontariste tentée entre socialisme et libéralisme4 et repris bien entendu dans le tome 7 des Œuvres de Jean Jaurès : L'affaire Dreyfus (2), p. 461-491. Le texte semble avoir de toute façon disparu depuis quelque temps du site du mouvement présidentiel. En revanche, Emmanuel Macron s'est rendu à Albi le 4 mai avant le 2e tour dans un déplacement largement commenté par La Dépêche du Midi5. Dans une interview à ce journal, titrée « Je suis un patriote réformateur »6, le candidat avait indiqué relire « souvent » les articles de Jaurès : « pas seulement parce qu'il a été un très bon journaliste à La Dépêche » mais aussi « parce que c'était un homme qui aimait la liberté beaucoup plus que ceux qui le citent à loisir aujourd'hui ». Avant de développer quelques propos convenus sur le républicain, patriote et pacifiste, Emmanuel Macron présente avec plus d'originalité Jaurès comme un « défenseur de l'entrepreneur ». Il confie avoir du temps de son passage au gouvernement cité dans une réunion de la CGPME un « début d'article de La Dépêche qui datait de 1893 » qui avait beaucoup surpris son auditoire. Pour 1893, à vrai dire, on ne voit pas trop quel article dénonçant l'attitude de la Compagnie des mines dirigée par les Reille-Solages, le ministre aurait eu à cœur d'évoquer. Il doit s'agir plus sûrement des « Misères du patronat » paru le 28 mai 1890 et il est à espérer qu'il s'agisse bien de la version authentique de l'article et non du faux très « réac » concocté par une officine politico-patronale... liée à la même CGPME dans les années 1970 ! Ce faux a souvent été utilisé, comme le savent bien les lecteurs du Bulletin puis des Cahiers Jaurès, par des personnalités diverses, malgré les mises en garde de la SEJ , par Jean-Pierre Rioux et Madeleine Rebérioux, puis par nous-mêmes...7. Accompagné à Albi par de grands élus régionaux de diverses tendances (PS, Divers Gauche, UDI, LR...) et après une manifestation un peu houleuse emmenée par la CGT, le candidat s'est entretenu avec les ouvriers de la VOA. Il a de nouveau cité Jaurès et son discours à la jeunesse, mais sans vouloir poser à côté de la statue du tribun. Il a rappelé « le combat social exemplaire » qui avait abouti à la Verrerie, et salué comme tout aussi « exemplaire » « son dialogue social » d'aujourd'hui8 avant de se rendre à la cathédrale. Curieusement, il semble avoir été peu indiqué par les médias que la VOA d'Albi ne fait plus partie des sociétés coopératives ouvrières de production9 depuis 1989 et qu'après avoir dépendu du groupe de Saint-Gobain, elle appartient désormais au groupe Verallia.

  Lors de la passation des pouvoirs à l'hôtel Matignon, Bernard Cazeneuve a tenu à se définir comme un « homme de gauche ». Il se dit qu'il fut un des rares au sommet de l'État à avoir voté à gauche lors de l'élection présidentielle. Toujours est-il qu'il est revenu sur sa politique et a rappelé ses valeurs, se situant dans le sillage des grands hommes de la gauche : Jaurès, Blum, Mitterrand, Mendès France. Il est significatif que dans sa réponse le nouveau Premier ministre Édouard Philippe se soit défini en « homme de droite », malgré un très ancien passage au Parti socialiste au début des années 1990, et qu'il ait néanmoins tenu à reprendre certains de ces leaders de gauche, citant Blum et Mendès France. Mais pas Jaurès, qu'il n'est décidément pas si facile de récupérer.

  Et maintenant ? Nous vivons une période de fracture, analogue à ces effondrements ou jaillissements (les uns et les autres vont en principe ensemble) qui tranchent brusquement avec les périodes de sédimentation ou d'effritement. Nous ne prenons guère de risques à rappeler que le débat public ne saurait éviter de confronter une gauche à une droite. Certains clivages s'effacent et d'autres se recomposent. Mais on ne voit pas comment disparaitraient deux lignes importantes de démarcation. Le fonctionnement de la machine économique avantage les uns et écrase les autres. La question sociale ne se pose plus comme en 1840 ou en 1880, mais elle se pose toujours. Affaires de rémunération, de protection, de droits et de dignité. On voit bien une droite sociale dominante, il faudra bien un gauche sociale. La question démocratique est elle aussi posée. La citoyenneté est en crise. Allons-nous vers un gouvernement des élites renforcé ? C'est possible. On ne voit pas pourquoi les tenants d'un fonctionnement plus démocratique, plus partagé, plus souple, plus ouvert, disparaîtraient. Une gauche politique existera donc elle aussi. Comment ces gauches s'organiseront, fonctionneront ? S'annihileront-elles en querelles intestines ? Resteront-elles impuissantes ? C'est possible, mais ce n'est pas certain. Les pensées de la République et du socialisme, héritières l'une comme l'autre, au moins en partie, de la Révolution, sont au cœur de ces débats. Jaurès, non en génie unique et omniscient, mais comme acteur de cette histoire complexe et fructueuse, comme penseur et militant de l'évolution, du mouvement historique, se retrouvera dans d'autres campagnes.


Gilles Candar

1Pour ne citer qu'une étude : cf. Marion Fontaine, « Usages politiques de Jaurès », Cahiers Jaurès n° 200, avril-juin 2011.

2Discours à la Chambre des députés, 11 mai 1907.

3Gilles Candar, « Socialistes et migrations (1880-1914) », site de la Fondation Jean-Jaurès www.jean-jaures.org, 3 octobre 2016.

4Max Gallo, La troisième alliance, Paris, Fayard, 1984.

5Merci à Jean Faury, Thierry Mérel et Rémy Pech pour leurs envois.

6La Dépêche du Midi, 3 mai 2017.

7Cf. Gilles Candar, Jaurès et les patrons. Le faux et le vrai, Paris, Fondation Jean Jaurès, Les Essais, septembre 2008. La source d'inspiration probable de l'ancien ministre est le magazine Histoire d'entreprises n° 2, mars 2007, qui publie l'article de Jaurès accompagné d'une interview de Michel Rocard sous le titre : « Quand Jaurès défendait les patrons ! ».

8La Dépêche du Midi, 5 mai 2017, p. 5 et 22 (édition du Tarn).

9Statut différent de celui de la Verrerie ouvrière des origines (1896) adopté au début des années 1930. Cf. Marie-France Brive et Roger Loubet, La Verrerie ouvrière d'Albi, Paris, Scandéditions 1993 et pour les origines le tome 4 à paraître fin 2017 des Œuvres de Jean Jaurès : Le militant ouvrier 1893-1897, édité par Alain Boscus, Paris, Fayard, 2017.

Rencontre autour de " Pour que vive l'histoire" écrits de Madeleine Rebérioux

Ajouté le 14/05/2017 - Auteur : bkermoal

Rencontre autour de

Pour que vive l’histoire, écrits de Madeleine Rebérioux

Belin, 2017


À l’occasion de la sortie du recueil des écrits de Madeleine Rebérioux Pour que vive l’histoire a lieu le mercredi 31 mai une rencontre rassemblant de nombreux spécialistes de l’œuvre de la grande historienne, ancienne présidente de la Société d’études jaurésiennes. La rencontre aura lieu le Mercredi 31 mai, amphithéâtre François Furet, EHESS 105 boulevard Raspail, 75 006 Paris, sous la présidence de Gilles Pécout, recteur de l’académie de Paris, chancelier des Universités, assisté de Thierry Mérel (Fondation Jean-Jaurès) et de Jean-Numa Ducange (Fondation Gabriel Péri).

 

Le programme :

15 h- 15 h 15

Ouverture par Vincent Duclert (histoire d’un livre), Marion Fontaine (Madeleine Rebérioux à travers ses œuvres), Gilles Candar (l’économie du livre), éditeurs de Pour que vive l’histoire

15 h 15-15 h 30

Histoire politique, table ronde animée par Christophe Prochasson, directeur d’études à l’EHESS, directeur de Mil Neuf Cent, revue d’histoire intellectuelle : « Madeleine Rebérioux, un nouveau regard sur l’histoire du socialisme »

Adeline Blaszkiewicz-Maison, professeure agrégée d’histoire et doctorante à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne (CHS XXe siècle) : « De Jaurès au continent socialiste : diversité de la gauche dans l’œuvre de Madeleine Rebérioux »

Patrizia Dogliani, professeure d'histoire contemporaine à l'Université de Bologne : « Madeleine Rebérioux et l'histoire du socialisme:
du municipalisme à l'internationalisme »

Elisa Marcobelli, docteure en histoire à l’EHESS : « La gauche italienne face à la révolution de 1917 »

Frank Olivier Poisson-Chauvin, doctorant en histoire, membre du GRHis de l’Université de Rouen : « Relire L’Internationale et l’Orient »

Étienne Rouannet, doctorant en histoire à l’EHESS-CESPRA : « Sur les pas de Gustave Rouanet. Faire des recherches buissonnières avec Madeleine Rebérioux »

15 h 30-16 h 30

Pause (dix mn)

Histoire sociale, table ronde animée par Michelle Perrot, professeure émérite à l’Université Paris Diderot

Bastien Cabot, professeur agrégé d’histoire, doctorant à l’EHESS-Histoire et civilisations : « Madeleine Rebérioux. Socialisme, histoire sociale et jeux d’échelles »

Patrick Fridenson,directeur d’études à l’EHESS, ancien directeur du Mouvement social : « Madeleine Rebérioux, l’histoire du travail et de ce qu’il fait aux femmes et aux hommes »

Catherine Moulin, professeure agrégée d’histoire : « Prendre le train avec Jean Jaurès et Madeleine Rebérioux »

16 h 40-17 h 15

Histoire culturelle, table ronde animée par Gilles Candar, président de la Société d’études jaurésiennes

Sarah Al-Matary, maître de conférences en littérature à l’Université Lyon 2, UMR 5317 IHRIM : « Pratiques d’écriture de Madeleine Rebérioux »

Mélanie Fabre, élève de l’ENS-LSH et doctorante en histoire :« Femmes engagées dans l’éducation : une stratégie de contournement sur les traces de la citoyenneté sociale »

Anne-Solène Rolland, conservatrice en chef du patrimoine, directrice de la recherche et des collections au musée du Louvre : « L’histoire et le musée : actualité de Madeleine Rebérioux »

Conclusions, par Vincent Duclert, professeur associé à Sciences Po, chercheur à l’EHESS-CESPRA

17 h 15 -18 h

 

 

Colloque les 26-27 janvier : Socialisme & Culture

Ajouté le 16/01/2017 - Auteur : bkermoal

Les 26 et 27 janvier 2017, la Fondation Jean-Jaurès, en partenariat avec la Société d’études jaurésiennes et le centre Norbert Elias de l’université d’Avignon, organise un colloque sur

 «  Socialisme et Culture ».

                                      

   

Existe-t-il une singularité socialiste en matière de culture ? Quelles sont ses traductions successives et ses mutations ? Qu’implique-t-elle pour aujourd’hui ? Un colloque en partenariat avec la Société d’études jaurésiennes et l’Université d’Avignon propose un état des lieux des recherches et des débats sur la relation entre socialisme et culture.

 

 

PROGRAMME du COLLOQUE

26 janvier 2017 

10h Accueil café
Mot d’ouverture de Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès

10h30 Introduction générale
Christophe Prochasson
, directeur d’études à l’EHESS

11h-12h30
Table-ronde n°1 : Socialisme, temps et culture

Rapporteur : Julian Wright, Université de Durham (Royaume-Uni)

Participants :

Émile Chabal, Université d’Edimbourg (Royaume-Uni)

Pierre-Henri Lagedemon, lycée Camille Jenatzy (Paris XVIIIe)

Pascal Ory, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne

Discussion

14h30-16h
Table-ronde n°2 : Entre culture militante et culture républicaine, quelle spécificité socialiste ?

Rapporteur : Anne Rasmussen, Université de Strasbourg

Participants :

Vincent Duclert, EHESS-CESPRA, Sciences Po Paris

Benoît Kermoal, lycée Saint-Exupéry (Mantes-la-Jolie)

Gilles Candar, Société d’études jaurésiennes

Christine Bouneau, Université Bordeaux-Montaigne

Discussion

16h30-18h
Table-ronde n°3 : Face à la culture de masse 

Rapporteur : Marion Fontaine, IUF-Université d’Avignon-Centre Norbert Elias

Participants :

Emmanuel Ethis, Université d’Avignon-Centre Norbert Elias

Emmanuel Pedler, Université d’Avignon-Centre Norbert Elias

Fabien Conord, Université Blaise-Pascal Clermont-Ferrand

Laurent Besse, Université François Rabelais Tours

Discussion


27 janvier

9h Accueil

9h15-10h45
Table-ronde n°5 : Le temps du pouvoir et de l’État : quelles politiques culturelles socialistes ? 

Rapporteur : Jean-Louis Fabiani, EHESS-CESPRA

Participants :

Laurent Martin, Université Sorbonne Nouvelle Paris III

Guy Saez, Institut d’études politiques, Grenoble

Pierre Encrevé, EHESS-LIAS

Bernard Faivre d’Arcier, ancien directeur du Festival d’Avignon

Discussion

11h-12h30

Table-ronde n°6 : Socialisme et culture  vus d’ailleurs 
Rapporteur : Emmanuel Jousse, Institut für soziale Bewegungen, Bochum (Allemagne)

Participants :

Denis Pelletier, EPHE

Patrizia Dogliani, Université de Bologne (Italie)

Frédérique Matonti, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne

Jean-Numa Ducange, Université de Rouen

Discussion

12h30 : Conclusion générale

Marion Fontaine, IUF-Université d’Avignon-Centre Norbert Elias


Programme complet de la journée(PDF)

Décès de Géraldi Leroy, grand spécialiste de Péguy et Jaurès

Ajouté le 17/12/2016 - Auteur : bkermoal

Décès de Géraldi Leroy

Nous avons appris avec tristesse le décès de Géraldi Leroy ce 13 décembre 2016. Professeur émérite de littérature moderne et contemporaine à l’université d’Orléans, et grand spécialiste de Charles Péguy, dont il avait publié la biographie en 2014 (Charles Péguy. L’inclassable, Paris, Armand Colin, 2014), Géraldi Leroy fut pendant plusieurs années membre du conseil d’administration, puis membre du comité d’honneur de la Société d’études jaurésiennes. Un hommage lui sera rendu très prochainement dans notre revue. Grand connaisseur de Jaurès, il a écrit de nombreux articles dans les Cahiers Jaurès. On peut lire en ligne l’un des plus récents et des plus éclairants, qui revient sur les relations entre Péguy et Jaurès : 

Péguy-Jaurès: bref essai de synthèse, Cahiers Jaurès, 2/2009 (N° 192), p. 51-64.


Journée d'études: Maurice Agulhon, Jaurès, le Politique

Ajouté le 22/11/2015 - Auteur : bkermoal
 

 L’œuvre de Maurice Agulhon (1926-2014) a contribué, par bien des aspects, au renouvellement de l’histoire politique contemporaine, qu’il s’agisse de l’analyse des sociabilités et des formes de politisation en milieu populaire, ou encore de l’étude des symboles et de la symbolique républicaines. Dans cette entreprise, l’historien a croisé régulièrement la route de la Société d’études jaurésiennes dont il fut le président d’honneur et à laquelle le liaient l’amitié, le souvenir d’engagements communs, aussi bien que l’ambition de penser à nouveaux frais l’histoire de la République. Dix-huit mois après son décès, cette journée d’études, organisée conjointement par la Société d’études jaurésiennes et le groupe HEMOC du Centre Norbert Elias, se donne pour but de revenir à la fois sur cette histoire et sur cette, ou plutôt sur ces rencontres dans le cadre de l’Université d’Avignon, qui abrite depuis quelques années une partie de la bibliothèque de Maurice Agulhon. Un certain nombre d’hommages ont déjà été rendus, et le seront certainement encore, à l’œuvre de l’historien.

 Cette journée d’études vise pour sa part à se pencher sur cette œuvre et sur ses apports sous un angle précis. Il s’agira pour commencer de revenir sur le rôle joué par les travaux d’Agulhon dans les études menées autour de Jaurès et de l’insertion de ce dernier dans le contexte tertio-républicain. L’enjeu plus large sera d’interroger, en jouant sur les échelles (locales, nationales, internationales), les modes d’appropriation actuels des analyses d’Agulhon par les historiens, et la place qu’ils tiennent dans les voies nouvelles suivies à la fois par l’histoire du politique et de la République dans les dernières décennies. La journée prendra la forme de trois tables-rondes, à laquelle s’ajouteront certains témoignages et une réflexion sur le fonds Maurice Agulhon au sein de la Bibliothèque universitaire d’Avignon.


Programme complet de la journée(PDF)

Rencontre-Débat à Toulouse le 26 septembre : Jean Jaurès, journalisme et liberté de la presse

Ajouté le 20/09/2015 - Auteur : bkermoal
Le 26 septembre 2015 a lieu à Toulouse une rencontre-débat sur le thème " Jean Jaurès: journalisme et liberté de la presse". Cet événement est organisé par les amis de Jean Jaurès à Toulouse, avec la coopération de la Société d'études jaurésiennes et de la fondation Jean-Jaurès.


>> Le programme de la journée <<




Conférence en ligne de G.Candar " Jaurès du 19ème siècle au 21ème siècle"

Ajouté le 07/12/2014 - Auteur : bkermoal

«  Jaurès, du 19ème siècle au 21ème siècle » par Gilles Candar

 

Dans le cadre des forums régionaux du savoir organisés par l’association Science Action de Rouen, Gilles Candar, président de la Société d’études jaurésiennes est intervenu le 30 octobre 2014 pour évoquer la figure de Jean Jaurès. On peut retrouver dorénavant en ligne la vidéo de sa conférence intitulée « Jaurès, du 19ème siècle au 21ème siècle »

La vidéo de la conférence de Gilles Candar en ligne


Deux colloques en décembre sur l'histoire du socialisme et du marxisme

Ajouté le 07/12/2014 - Auteur : bkermoal

Deux colloques auront lieu au mois de décembre sur l’histoire du socialisme et du marxisme. Jean-Numa Ducange, de la Société d’études jaurésiennes, a participé à l’organisation de ces deux événements.

Le 1er colloque, qui a lieu les vendredi 12 et samedi 13 décembre, a pour sujet :

 Maurice Lachâtre (1814-1900). Le bicentenaire d’un inconnu

Cet éditeur et lexicographe socialiste a entre autres participé à l’édition du texte de Karl Marx «  Le Capital » en français.

  Le programme du colloque sur Maurice Lachâtre

Le 2d colloque, qui doit se dérouler le lundi 15 décembre, a pour thème :

Histoire croisée du marxisme France-Chine (1880-1949).Nouvelles recherches et nouveaux supports.

L’introduction des idées de Marx en France fera l’objet, entre autres de plusieurs communications.

Le programme du colloque Histoire croisée du marxisme France-Chine

La Société d’études jaurésiennes vous invite à venir nombreux à ces deux manifestations scientifiques importantes.

Conférence 24 novembre : Jean Jaurès: République et religion pour un humanisme spirituel

Ajouté le 15/11/2014 - Auteur : bkermoal

La Grande Loge de France organise pour la commémoration du centenaire de la mort de Jean Jaurès une conférence publique sur le thème :

"Jean Jaurès : République et religion pour un humanisme spirituel"

                                                                                             

Deux intervenants seront présents : Jean-Paul Scot, membre de la Société d’études jaurésiennes et auteur d’un récent livre « Jean Jaurès et le réformisme révolutionnaire » (Seuil), et Eric Vinson, coauteur pour sa part de « Jaurès le prophète » (Albin Michel), écrit en collaboration avec Sophie Viguier-Vinson.

La conférence aura lieu le lundi 24 novembre 2014 à 19H30 ( Temple F.Roosevelt, 8 rue Puteaux, 75017 Paris).


Invitation et informations complémentaires(PDF)

Les chroniques de Gilles Candar parues dans l'Humanité (3)

Ajouté le 20/10/2014 - Auteur : bkermoal

 

D’avril à septembre 2014, Gilles Candar a tenu une chronique hebdomadaire dans le journal fondé par Jaurès, l’Humanité. Nous  terminons la publication sur le site de la Société d’études jaurésiennes de ses chroniques. Quatre derniers thèmes sont ici abordés : tout d’abord Jaurès et les grèves, et plus particulièrement sa position vis-à-vis de la question de la grève générale, thème régulièrement débattu au sein du mouvement ouvrier. Ensuite, on pourra lire la position de Jaurès en ce qui concerne le patronat et enfin la dernière chronique fait le point sur les femmes.

                                                                                              


Jaurès et les grèves

 

Les ouvriers ont le droit de grève en France depuis 1864, mais avec des risques importants : misère en cas de grève longue, licenciements collectifs (lock-out) ou individuels, jusqu'aux blessures et morts causées par des forces de l'ordre brutales ou expéditives : Fourmies (9 morts en 1891), Villeneuve-Saint-Georges (4 morts en 1908) demeurent dans les mémoires, et ce ne sont pas des cas isolés. Au nom de la défense nationale, le gouvernement Briand réquisitionne en 1910 les cheminots en grève et les menace de révocation afin de briser le mouvement de grève de ces salariés relevant alors du secteur privé.

Député républicain, Jaurès n'est pas favorable aux grèves qui divisent les travailleurs et appauvrit le pays. Il les comprend et les accepte quand il prend conscience de la nécessité d'une action organisée pour obtenir des réformes. Mais auparavant, il s'était déjà affirmé solidaire des victimes de la répression. La lutte des classes a chez lui d'abord un fondement moral. Il devient ainsi socialiste et il fait l'expérience de luttes difficiles avec les ouvriers de sa région ou d'ailleurs, car il est souvent appelé en soutien ou en conseil. Il noue avec des militants ouvriers des relations de confiance qui persistent même dans les périodes de divergences. De manière sensible et concrète, il saisit le rôle décisif que peuvent jouer les ouvriers dans le changement de société. Cela n'exclut pas une recherche d'alliances ou de compromis. Il propose vers 1899-1900 d'élire des délégués d'usine chargés de négocier avec la direction. Le projet inquiète le patronat, mais aussi les syndicats et ne se réalise pas.

Jaurès souhaite que les grèves, si elles ont lieu, soient efficaces, fortes et utiles. Il reprend une proposition de Jules Guesde pour qu'elles soient votées par la majorité des suffrages ouvriers concernés, mais alors applicables par tous, la minorité devant respecter le choix majoritaire. Le dialogue avec les syndicalistes révolutionnaires de la CGT et des Bourses du Travail, en plein essor au début du siècle, est souvent rugueux, mais il a lieu. En 1906, Jaurès crée dans L'Humanité une Tribune libre pour les syndicats et coopérateurs qui est maintenue malgré les vives critiques des guesdistes. De son côté, il fait valoir ses arguments, notamment dans ses articles de l'été 1908, sur le déroulement des grèves qu'il souhaite débarrassées de toutes les violences inutiles, décidées et menées de manière démocratique. Les désaccords persistent, mais les contradictions cessent peu à peu de prendre un caractère trop antagoniste entre socialistes et syndicalistes...

L'Humanité, 23 juin 2014

 

Jaurès et la grève générale

 

Solidaire des travailleurs, actif dans de grandes grèves ouvrières, qu'il soutient, conseille et critique fraternellement à l'occasion, Jaurès est logiquement confronté à la question de la grève générale. Mot d'ordre autant que forme d'action, celle-ci est popularisée au cours des années 1890 par Fernand Pelloutier, l'animateur des Bourses du Travail, Aristide Briand, avocat et journaliste socialiste alors très à gauche, et par des syndicalistes souvent libertaires. Elle traduit une aspiration à un moyen efficace de révolutionner la société alors que des modes traditionnels : l'insurrection ou la « journée » révolutionnaire, le suffrage universel depuis 1848 apparaissent trop lents et décevants. Le mouvement ouvrier du temps vit avec le souvenir de la Commune : une mémoire glorieuse, mais aussi le traumatisme de la défaite et la volonté de trouver des moyens d'action plus efficaces.

Jaurès se montre d'abord assez réservé. Cela n'a rien d'exceptionnel pour un socialiste. Les « marxistes » et Jules Guesde en tête sont encore bien davantage critiques face à cette nouveauté susceptible de réduire le rôle du parti pour préparer et guider le mouvement révolutionnaire par l'organisation, la propagande et la participation aux élections. Jaurès admet des grèves générales professionnelles, pour un but déterminé, à condition que celui-ci soit largement compris et soutenu par une large partie de l'opinion. Il faut donc préparer, expliquer, et agir quand « la classe ouvrière, dans la profondeur de sa conscience, a accumulé assez d'énergie et de passion ». Le député de Carmaux pense possibles, voire souhaitables, de telles actions pour la journée de huit heures, l'instauration des retraites ou d'un système d'assurance contre le chômage. Il ne croit pas que ce soit un moyen qui permette de précipiter un changement complet de société, car ce serait jouer dangereusement avec la démocratie, avec la conscience ouvrière. Fondamentalement, il ne croit ni aux « coups de majorité », ni aux « coups de main »...

Après 1905, Jaurès approfondit et infléchit ses analyses. Attentif aux événements révolutionnaires en Russie, il reconnaît le rôle que peuvent jouer des grèves générales à objectifs politiques, par exemple dans le cadre d'une stratégie internationale contre la guerre. C'est pourquoi à partir de 1907, il défend au sein de l'Internationale la grève générale simultanée et préventive comme moyen d'action pour empêcher la guerre, soit pour « abattre un gouvernement de crime », soit pour contraindre les gouvernements à avoir recours à l'arbitrage et les empêcher d'aller jusqu'à la guerre.

L'Humanité, 30 juin 2014

 

Jaurès et les patrons

 

Défenseur du prolétariat industriel comme de la démocratie paysanne, Jaurès pouvait-il être l'ami des patrons ? Il en connaissait bien sûr, y compris parmi ses amis politiques. Aux origines du socialisme, on rencontre des industriels comme le britannique Robert Owen (1771-1858), le français Jean-Baptiste Godin (1817-1888) ou l'allemand Friedrich Engels (1820-1895). Jeune député républicain, Jaurès fréquente des patrons républicains du Tarn et des hommes d'affaires parisiens. Il ne faut ni rosir, ni noircir ces relations. Elles comptent dans l'apprentissage de la vie, de la comédie humaine et de l'envers du décor qui vont conduire vers un idéal socialiste le jeune philosophe investi en politique. Certains de ses interlocuteurs s'inquiètent rapidement de « la couleur bien vive » qu'il prend ou de son parti pris trop favorable aux ouvriers. Jaurès sait pourtant voir les qualités intellectuelles et morales de nombre d'entrepreneurs et comme il n'est pas homme à dissimuler, il l'explique très simplement dans un article de La Dépêche de Toulouse consacré aux « misères du patronat » (28 mai 1890).

Jaurès est alors un républicain, partisan de réformes sociales et de l'action ouvrière, mais il ne désespère pas de joindre celle-ci aux efforts d'une bourgeoisie progressiste. Il ne tarde pas à se montrer moins optimiste sur les possibilités patronales d'accepter ou de mener des avancées sociales. Il ne pouvait pas savoir que près d'un siècle plus tard son article serait repris, coupé et augmenté, trafiqué par des faussaires cherchant à le faire passer pour un défenseur de l'esprit capitaliste. Il est triste, mais pas trop étonnant, que ce faux soit encore utilisé aujourd'hui à droite ou dans une gauche très libérale et peu informée.

Par la suite, Jaurès socialiste se montre souvent acerbe, mais sans jamais verser dans la haine ou le dénigrement. Lorsqu'il appelle à l'action de classe les ouvriers de Clermont, dénonçant « la misère ouvrière », il répond à un militant qui s'est écrié « À bas Michelin ! » : « Non citoyen, je n'ai jamais prononcé, je ne prononcerai et ma conscience ne prononcera tout bas tout bas aucun nom propre... il ne s'agit ni d'invectiver les hommes ni de les outrager, mais de ruiner un système social qui, même avec des hommes excellents, produit de si détestables effets » (Chamalières, 7 octobre 1906). Dans L'Armée nouvelle (1910), il explique encore ce qu'apporteraient au socialisme les capacités d'initiative, d'organisation et de direction cultivées par la bourgeoisie. Il pense la lutte des classes, ses conditions, sa portée et ses limites, et au-delà. Mais sa perspective est bien d'aller vers un « ordre supérieur », la fin du capitalisme et la souveraineté du travail.

L'Humanité, 1er septembre 2014

Jaurès et les femmes

 

Jaurès est souvent décrit comme indifférent aux revendications féminines, comprenant mal ces aspirations nouvelles. Certes, il est un homme de son temps, respectueux des conventions : mariages arrangés par les familles, surveillance de la bonne tenue des filles... Il ne pouvait guère en aller autrement. Le ménage Jaurès ne diffère d'ailleurs pas de la plupart des autres foyers de dirigeants socialistes, toutes tendances confondues. L'épouse s'occupe des enfants, de l'intérieur, avec l'aide de domestiques dévouées. L'homme vit pleinement sa vie dans la sphère publique et il entretient la famille. Madame Jaurès est une épouse affectueuse, qui accepte les nombreuses absences de son mari, capable de se battre en duel avec un ministre dans un parc de banlieue un petit matin de Noël ou de partir soutenir les mineurs grévistes de la Loire juste avant le réveillon du 31 décembre 1899.

Mais là aussi, Jaurès réfléchit, se montre capable de bouger, d'imaginer autre chose, aidé par son intelligence et sa sensibilité. Il voit la société changer. Les femmes ont toujours travaillé, mais elles le font désormais autrement : Jaurès le constate dans La Dépêche de Toulouse (10 janvier 1907) : « dans toutes les branches [...] la femme assume la même fonction que l'homme. Elle devient de plus en plus, dans l'ordre économique, une personne identique à l'homme. Comment de cette identité d'existence et de fonction ne résulterait pas l'identité des droits et des revendications ? » Il soutient ces revendications, y compris le droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections. Les congrès socialistes de Limoges et de Nancy comme celui de l'Internationale (Stuttgart, 1907) font de même. Sur le modèle éprouvé du 1er mai, le congrès international suivant (Copenhague, 1910) institue une journée pour le droit des femmes le 8 mars. En 1914, elle est célébrée pour la première fois en France par les socialistes.

Derrière les bonnes intentions proclamées, il est vrai que les socialistes se mobilisent peu, craignant les effets immédiats du suffrage féminin, obnubilés par leur combat « principal » pour la représentation proportionnelle. Les revendications féminines sont reportées en fin de programme... Mais Jaurès chemine. Il attend beaucoup de la mobilisation des femmes pour la paix, salue à l'occasion le mouvement suffragiste des Britanniques, défend les revendications sociales, bataille à la Chambre pour obtenir en faveur des institutrices un salaire égal pour un travail égal (1913). Aujourd'hui encore, il ne s'agit pas de « revenir à Jaurès », mais de prolonger son combat pour l'émancipation.

L'Humanité, 8 septembre 2014

 

© Gilles Candar

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