L’œuvre de Maurice Agulhon (1926-2014) a contribué, par bien des aspects, au renouvellement de l’histoire politique contemporaine, qu’il s’agisse de l’analyse des sociabilités et des formes de politisation en milieu populaire, ou encore de l’étude des symboles et de la symbolique républicaines. Dans cette entreprise, l’historien a croisé régulièrement la route de la Société d’études jaurésiennes dont il fut le président d’honneur et à laquelle le liaient l’amitié, le souvenir d’engagements communs, aussi bien que l’ambition de penser à nouveaux frais l’histoire de la République. Dix-huit mois après son décès, cette journée d’études, organisée conjointement par la Société d’études jaurésiennes et le groupe HEMOC du Centre Norbert Elias, se donne pour but de revenir à la fois sur cette histoire et sur cette, ou plutôt sur ces rencontres dans le cadre de l’Université d’Avignon, qui abrite depuis quelques années une partie de la bibliothèque de Maurice Agulhon. Un certain nombre d’hommages ont déjà été rendus, et le seront certainement encore, à l’œuvre de l’historien.
Cette journée d’études vise pour sa part à se pencher sur cette œuvre et sur ses apports sous un angle précis. Il s’agira pour commencer de revenir sur le rôle joué par les travaux d’Agulhon dans les études menées autour de Jaurès et de l’insertion de ce dernier dans le contexte tertio-républicain. L’enjeu plus large sera d’interroger, en jouant sur les échelles (locales, nationales, internationales), les modes d’appropriation actuels des analyses d’Agulhon par les historiens, et la place qu’ils tiennent dans les voies nouvelles suivies à la fois par l’histoire du politique et de la République dans les dernières décennies. La journée prendra la forme de trois tables-rondes, à laquelle s’ajouteront certains témoignages et une réflexion sur le fonds Maurice Agulhon au sein de la Bibliothèque universitaire d’Avignon.